- KOMI ET KOMI PERMIAK
- KOMI ET KOMI PERMIAKKOMI & KOMI PERMIAKLes Komi habitent principalement la région nord-est de la partie européenne de la Russie et se concentrent dans la république des Komi. Connus sous le nom de Zyriane, à l’époque tsariste, les Komi s’appellent eux-mêmes Komi-Morte, morte signifiant homme, ou Komi-Voïtir, voïtir voulant dire peuple.Un groupe komi, les Izva-Tas (les gens de la rivière Ijma), vit le long des cours moyens des rivières Petchora et Ijma. Dans le passé, les Ijem formaient un groupe ethnique de diverses origines qui s’est progressivement rapproché de la masse des Komi.En 1993, 240 000 Komi vivaient dans leur république. De tradition rurale, ils ne représentent qu’environ 23,3 p. 100 de la population totale de cette dernière. Quant aux Slaves, parmi lesquels l’élément russe est dominant, ils forment un groupe très largement majoritaire (68 p. 100), qui peuple les centres urbains.Cette prépondérance russe ne semble pas avoir entraîné une disparition de l’entité komi, en particulier sur le plan linguistique. Dans un passé lointain, la population komi parlait une langue particulière, dont les vestiges se sont conservés dans les toponymes se terminant par ma et ga (Keltma, Vizinga, etc.). Leur langue fait partie du groupe permiak des langues finno-ougriennes.La formation de l’ethnie komi s’est faite au sud de la région qu’ils habitent actuellement, dans les bassins de la Kama et de la Viatka, où vivaient également des Komi-Permiak et des Oudmourtes. Après l’éclatement de l’unité linguistique permiak et la séparation entre Oudmourtes, Komi et Komi-Permiak, les Komi-Permiak formèrent un peuple (ethnie) particulier vivant dans le bassin de la Kama (de \KOMI ET KOMI PERMIAK 500 env. à 500). L’installation des tribus permiak venant de la haute Kama, dans le nord du bassin de la Vytchegda, a commencé vers le Ve siècle; elles se mêlèrent alors aux indigènes. À partir de l’an 1000, une union tribale connue sous le nom de Permi-Vytchegode se forma dans la moyenne Vytchegda. On peut considérer ces tribus qui s’appelaient Permian comme les ancêtres des Komi actuels. Installés tout d’abord dans la moyenne Vytchegda, les ancêtres des Komi avancèrent progressivement vers le nord-ouest et vers l’est. Ils se mêlèrent aux populations Petchera, Samoyèdes, Yougra et Gougoulitchi-Vogoul (Mansi) qu’ils rencontrèrent, ce qui explique les nombreuses différences culturelles et linguistiques entre Komi selon la région considérée.Les Russes firent leur apparition dès le début du XIVe siècle, l’Église orthodoxe jouant un rôle particulièrement important dans l’intégration de la région et de ses habitants dans l’État russe. La pénétration russe avait été le fait de chasseurs qui remontaient les rivières: lorsque la collecte des fourrures diminua, ce fut, à la fin du XVIIIe siècle, la création de centres de colonisation et d’exploitation forestière et minière qui maintint la présence russe sur les territoires komi. En 1921, ceux-ci étaient constitués en oblast , puis, en 1936, en république socialiste soviétique autonome dans le cadre de la république soviétique fédérative socialiste de Russie; depuis la chute de l’U.R.S.S. en 1990, elle a pris le nom de république des Komi.La christianisation n’a pas réussi, chez les Komi, à extirper les survivances des cultes préchrétiens; les arbres jouaient un très grand rôle dans leurs cultes païens (les Komi accrochaient de nombreuses fourrures aux branches de l’arbre sous lequel ils organisaient leurs cérémonies). Dans certains endroits, on adorait les bouleaux. Même s’il a pris une coloration quelque peu folklorique, le culte des arbres semble s’être encore maintenu dans certains villages. Des animaux, l’ours et le canard sauvage, personnifiaient le premier les forces du mal, le second les esprits protecteurs; parfois, le sternum du canard était conservé dans les lieux du culte.Si la famille de type nucléaire (parents et jeunes enfants) prédomine chez les Komi, on trouve encore dans quelques villages des familles indivises, deux ou trois frères vivant avec les leurs sous le même toit et travaillant ensemble. La famille étendue a commencé a disparaître au XIXe siècle, mais ses traditions se sont conservées. Le clan est désigné par les termes de kotyr , tchouriok , stav . On rencontre chez les Komi un lignage de type patrilinéaire. Les membres d’un même kotyr se partagent les revenus venant de l’exploitation de la forêt, de la chasse, et vivent dans une même maison ou dans un quartier spécial dans le village. Pour appeler quelqu’un, on se sert toujours de son nom clanique et non pas de son prénom. Si dans la société traditionnelle il était interdit de se marier dans un même kotyr, actuellement, on évite encore de se marier avec une personne du même village.Éleveurs, chasseurs et bûcherons avant la révolution, les Komi s’occupaient peu d’agriculture; le développement rapide de l’industrie dans cette république riche en pétrole, gaz naturel et charbon a conduit un certain nombre de Komi à travailler dans les usines de la capitale, Syktyvkar, ville de 226 000 habitants en 1992; toutefois, on peut considérer que la plus grande partie continue à s’occuper d’élevage et de l’exploitation forestière d’une région riche en bois qui alimente d’importantes usines de cellulose et de papier.Les Komi-Permiak quant à eux, au nombre de 110 000 en 1993, vivent dans l’arrondissement autonome qui porte leur nom.
Encyclopédie Universelle. 2012.